Le Christ vous a choisies pour vivre avec lui son Mystère pascal
à travers le temps et l’espace.
(Saint Jean-Paul II)
1206 : fondation des moniales par saint Dominique à Prouilhe, en pays cathare, près de Toulouse.
1860 : premiers débuts de notre communauté, à Marseille, sous la forme d’une œuvre au service d’infirmes et de malades dont personne ne veut s’occuper.
1872 : le 21 novembre, naissance de notre monastère à Saint-Maximin, les premières sœurs sont le noyau qui avait fondé l’œuvre Sainte Catherine.
2009 : le 25 mars, déménagement et implantation sur la colline du Deffends, un lieu préservé de la ville de Saint-Maximin
1860, Marseille, le service des plus pauvres.
L’histoire de notre communauté commence à Marseille, elle est liée dès le début à l’histoire des frères dominicains. En ces années, le Père Henri-Dominique Lacordaire rétablit l’Ordre dominicain en France, soutenant le laïcat et la vie religieuse.
Au tout début, c’est l’histoire de deux femmes qui s’ouvrent à la détresse de malades dont personne ne veut prendre soin. Elles recueillent ces « incurables », comme on dit à l’époque, et bientôt de nombreuses femmes les rejoignent pour les aider. Elles s’engagent dans le laïcat dominicain et forment le groupe de nos futures fondatrices. Le nombre des malades accueillis augmente rapidement et la question de l’avenir de ce qui est devenu une communauté, se pose. L’évêque de Marseille leur propose de se rattacher à une congrégation déjà existante. Il est réticent devant leur désir d’une vie dominicaine. Elles s’orientent donc vers une autre voie.
1872, Saint-Maximin.
La présence des frères dominicains installés au Couvent Royal depuis le XIII° siècle près des reliques de sainte Marie-Madeleine, les décide à s’installer dans ce petit village du Var. Elles fondent le monastère Sainte-Marie-Madeleine, un monastère dominicain contemplatif, sans déployer la dimension du soin des malades car ce service est déjà pris en charge dans le village.
Le 21 novembre, en la fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple, la première partie du monastère est terminée et nos premières sœurs s’installent. La communauté se structure avec sa prieure, sa vie fraternelle, sa règle de vie. Elles commencent une vie monastique tissée de prière, de travail, dans le partage fraternel et la recherche de Dieu.
Les sœurs se forment à la vie religieuse dominicaine grâce à la présence des frères dominicains. Le Bienheureux Père Cormier est notamment très présent dès le début. Il prêche les retraites à la communauté et forme leur cœur de moniales dominicaines. Très concret, il est aussi plein de sollicitude et leur vient en aide dans leur grand dénuement. Les frères du Couvent Royal donnent des cours de théologie aux sœurs mais aussi des coups de main pour aménager leur clôture !
Au long des années, la communauté développe la vie liturgique et le chant choral en intégrant le répertoire grégorien. Au milieu du XX° siècle, la vie artistique se déploie dans l’enluminure et la broderie.
Après le Concile Vatican II, la vie religieuse se renouvelle. La liturgie s’enrichit du chant polyphonique tout en conservant le patrimoine grégorien. La vie quotidienne s’équilibre dans une dimension fraternelle plus forte.
A la fin du XX° siècle, le développement de la ville met fin au cadre paisible des origines. Le bruit et l’agitation mettent en péril notre vie contemplative, mais notre attachement à sainte Marie-Madeleine, dont la présence des reliques à la Basilique avait motivé notre implantation, rend difficile la décision de partir. Finalement réflexions, prières et recherches nous conduisent à décider à l’unanimité notre déménagement.
Par une grâce toute spéciale, nous trouvons un terrain en pleine nature… au pied du Mont Aurélien qui fait face à la Sainte-Baume, … à Saint-Maximin !
Les sœurs retroussent alors leurs manches et, avec des amis et des frères dominicains, participent au défrichage, à la construction d’un mur en pierres sèches… Puis les travaux commencent et, le 25 mars 2009, ils sont suffisamment avancés pour permettre notre installation sommaire, en la solennité de l’Annonciation.
Depuis quelques cinquante ans, les frères dominicains ont quitté le Couvent Royal. Mais leur présence à la Sainte-Baume et à Marseille nous permet de former ensemble une Sainte Prédication, à l’image de celle qui unissait les tous premiers frères à leurs sœurs moniales, selon le désir de saint Dominique.